January 6, 2023
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Télétravail : les nouveaux défis des assureurs

Les assurances réfléchissent à de nouveaux produits avec le télétravail afin de combler les vides en matière de couverture des salariés travaillant à domicile

Télétravail : les nouveaux défis des assureurs

Les assurances réfléchissent à de nouveaux produits afin de combler les vides existants dûs à l'essor du télétravail. Certaines situations relèvent de la "zone grise" en matière de couverture des salariés travaillant à domicile.

Les défis assurantiels apportés par le travail à distance

Le télétravail ouvre la voie à un tas de situations qui ne peuvent pas se produire lorsque le collaborateur exerce du bureau. 

"Chez soi, on n'est pas forcément totalement dédié à son travail et cela amène de nouvelles problématiques" affirme Michael Krakovich, courtier en assurances.

Première zone de flou, celle de l'accident survenu en télétravail sans lien avec l'activité professionnelle. Par exemple, si un cadre de bureau se blesse en taillant son rosier durant ses heures de travail, il ne s'agira pas d'un accident du travail car l’événement est sans lien avec l'activité professionnelle. 

"La personne sera éventuellement couverte par une GAV, garantie accident de la vie, si elle y a souscrit, mais ce n'est pas toujours le cas. »

C'est typiquement pour ce genre de situations qu'il serait judicieux de développer un produit assurantiel qui couvrirait les nouvelles situations amenées par le télétravail.

Autre interrogation, la couverture des enfants du collaborateur exerçant en télétravail :

"Il y a un vide assurantiel en ce qui concerne la protection de la famille présente au domicile durant les heures de télétravail, on ne sait pas exactement comment les enfants ou le conjoint sont assurés si il leur arrive quelque chose" poursuit l'expert. 

Là-aussi, la garantie accidents de la vie sera effective si la personne concernée y a souscrit, mais ces situations peuvent néanmoins créer des contentieux :

"si l'enfant a un accident alors qu'il est gardé par un parent qui manque de vigilance car il travaille, l'employeur peut se retrouver dans une situation compliquée et être accusé par le salarié."

Sur-occupation des logements en télétravail

Par ailleurs, l'essor du télétravail provoque une sur-occupation des logements, normalement vacants pendant les heures de travail. Le fait d'être plus souvent à son domicile, donc d'utiliser davantage l'électroménager multiplie les risques de sinistres - incendie, dégâts des eaux, etc. Problème : les primes des assurances - calculées sur le taux d’occupation du logement - sont aujourd’hui trop faibles pour couvrir ces sinistres désormais plus fréquents.

Même chose pour les résidences secondaires, dont certaines sont beaucoup plus occupées depuis la crise sanitaire. 

"Les contrats d'assurance des résidences secondaires sont censés couvrir un risque là-aussi lié à la "fréquence d'habitation" du logement, donc le fait d'y être davantage implique plus de risques de sinistres."

Pour les assureurs, se pose donc la question de formuler des extensions de garantie dans les contrats d'assurance, qui augmenteront inéluctablement le coût des assurances habitations. 

Qui devra donc prendre en charge le surplus ? Employeurs ou employés ? 

Logiquement les entreprises devraient s’acquitter d’une partie de la somme, d'autant que les boîtes ayant des politiques flexibles en matière de travail à distance réduisent souvent leurs coûts immobiliers. Les économies en la matière sont considérables quand on sait qu'asseoir un salarié à un poste de travail coûte 10 000 à 20 000 euros par an, par collaborateur.

"Le monde de l'assurance se prépare à un afflux de cas liés à ces nouvelles situations portées par le télétravail : un manque de couverture pour les travailleurs à domicile, plus de sinistres car des habitations davantage occupées et des primes trop faibles pour couvrir ces sinistres." poursuit Michael.

Au-delà des sujets liés aux accidents domestiques, une autre problématique anime les assureurs : celle de la santé des collaborateurs en télétravail et des risques psycho-sociaux liés au distanciel. En cause, l'explosion des cas de burn-out dûs à l'isolement des salariés exerçant à distance : le chiffre a grimpé de 25 % depuis mai dernier.

Si l'arrêt de travail ne fait pas débat pour ces situations, l'assistance psychologique du salarié n'est pas systématique. 

"Certaines mutuelles, seulement, la prennent en charge, il faudrait idéalement intégrer ce type de soin à un nouveau produit assurantiel" dans lequel seraient compris des services d'assistance psychologique.

L'idée d'intégrer des consultations diététiques fait aussi son chemin. 

"Les collaborateurs observent un régime moins sain à la maison, certains prennent du poids en télétravail à cause du grignotage, le télétravail change les habitudes alimentaires."

Autant de situations qui pourraient justifier la création de nouveaux produits assurantiels visant à combler les situations floues amenées par l’hybridation du travail.

Offishall Care est la première assurance qui prévient ET couvre les risques liés au télétravail.

Charles Helliet

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