November 22, 2022
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4 minutes

Travail à distance : ces pays qui veulent attirer des digital nomades

La pandémie a mis un coup d'arrêt à l'industrie du tourisme dans le monde entier. Certains pays tentent d'y remédier en attirant les digital nomades des quatre coins du globe. Visas spéciaux ou encore exonération d'impôts sur le revenu, tour d'horizon des initiatives visant à séduire les travailleurs internationaux (les plus aisés), alors que le home-office poursuit son essor. La planète pourrait compter un milliard de télétravailleurs d'ici 2035.

Travail à distance : ces pays qui veulent attirer des digital nomades

L'Estonie, premier pays européen à avoir réglementé le séjour des digital nomades

Le pays a été le premier état européen à lancer un visa spécialement pour les télétravailleurs étrangers. "Les nomades numériques et les travailleurs à distance sont depuis longtemps confrontés à l'ambiguïté lorsqu'ils travaillent pendant qu'ils voyagent, contournant souvent la loi, en exerçant tout en visitant un pays avec un visa touristique" selon le site du gouvernement estonien. C'est ainsi que depuis le 1er août 2020, le pays offre aux travailleurs indépendants la possibilité de vivre un an en Estonie et d'y travailler légalement. Pour être éligible à ce nouveau visa, il faut remplir plusieurs critères, notamment gagner plus de 3 500 euros par mois et travailler pour une organisation non-estonienne.

Notez que les visas visant à accueillir les digital nomades (qu'ils soient entrepreneurs, freelances ou encore salariés d'une entreprise étrangère en télétravail) ont également été mis en place en République Tchèque, Norvège, Allemagne, Islande, Portugal, Costa Rica, Mexique, Île Maurice, Îles Caïman, Dubaï ou encore sur l'Île de La Barbade.

La Croatie cherche à stimuler l'industrie du tourisme hors-saison

Depuis le début de l'année, les croates proposent aux télétravailleurs non-européens et à leur famille un visa spécial digital nomades d'une durée maximale d'un an. Il est accessible aux travailleurs gagnant plus de 2 200 euros par mois et prévoit une exonération d'impôt sur le revenu. Les télétravailleurs ne sont pas autorisés à exercer pour une entreprise locale. Objectif, dynamiser le tourisme et ce notamment hors de la haute-saison estivale.

Des séjours allant jusqu'à 5 ans en Espagne

  • Madrid a adopté la semaine dernière plusieurs mesures visant à "récupérer les talents internationaux et nationaux" et favoriser "l’installation des télétravailleurs et des nomades numériques" selon le gouvernement. Les autorités ont annoncé des réductions d'impôts et des démarches facilitées pour l'obtention d'un visa. Les digital nomades pourront résider et travailler en Espagne pendant 5 ans, en profitant d'une réduction de l'impôt sur le revenu. La mesure s'appliquera également aux Espagnols installés à l'étranger depuis plus de cinq ans et souhaitant revenir en Espagne.
  • De manière générale, le pays est enclin à l'adoption de nouveaux modes d'organisation du travail visant à amener plus de flexibilité aux collaborateurs. En 2022, l'Espagne expérimentera la semaine de quatre jours dans 2 00 entreprises volontaires.

Au Portugal, un arsenal juridique hors du commun pour les télétravailleurs

  • Le Portugal ne propose pas à proprement parler de visa digital nomades, mais le pays dispose de deux différents types de visas (ou permis de séjour) qui peuvent s'y substituer. Le premier, baptisé visa D7 concerne les freelances, indépendants, retraités ou encore rentiers immobiliers. Le deuxième type de visa est destiné aux entrepreneurs. La première formule qui s'adresse aux digital nomades (D7) permet aux volontaires de séjourner jusqu'à cinq ans au Portugal, période au terme de laquelle le titulaire du permis de séjour peut demander la résidence permanente ou la citoyenneté. Pour demander ce visa, le revenu minimal exigé est d'environ 750 euros par mois (équivalent du SMIC portugais) c'est l'exigence salariale la plus basse parmi les autres pays ayant une politique attractive pour les digital nomades.
  • L'archipel portugais de Madère a aussi ouvert cette année le premier village numérique pour digital nomades. Il accueille des télétravailleurs étrangers qui disposent d'un accès gratuit au Wi-Fi et aux espaces de coworking. Les volontaires peuvent y séjourner pour un mois minimum. Face à l'afflux de demandes, les autorités ont annoncé ouvrir cinq nouveaux centres de télétravail supplémentaires d'ici à la fin de l'année.
  • Notez par ailleurs que l'état portugais est en passe de devenir le paradis des travailleurs à distance. Le pays a adopté de nouvelles règles favorables aux salariés travaillant hors du bureau (visant notamment à protéger leur droit à la déconnexion). Le pays ambitionne ainsi de devenir "l'un des meilleurs endroits au monde pour les nomades numériques" selon le gouvernement.

À mi-chemin entre Asie et Europe, télétravailler depuis la Géorgie

Le programme "Remotely from Georgia" permet aux télétravailleurs étrangers (issus de 95 pays) d'y séjourner six mois minimum. La formule est accessible aux personnes percevant un salaire d'au moins 1 670 euros mensuels. A mi-chemin entre l'Europe et l'Asie, cet état de 3,7 millions d'habitants où le coût de la vie est très bas peut représenter une opportunité pour les télétravailleurs étrangers en quête de pouvoir d'achat.

Le Costa Rica ou l'eldorado des télétravailleurs

Bordé par la mer des Caraïbes et le Pacifique, le Costa Rica est l'eldorado des télétravailleurs. Le pays jouit d'une stabilité politique et d'une croissance économique depuis plusieurs années.  Le climat tropical offre une météo clémente de décembre à avril. Accessible aux personnes étrangères percevant un revenu supérieur à 3 000 dollars par mois, le visa digital nomades peut durer jusqu'à deux ans. Le pays a pris différentes mesures visant à attirer les télétravailleurs étrangers qui jouissent d'une exonération de l'impôt sur le revenu. Le permis de conduire délivré dans le pays d'origine est aussi valide au Costa Rica. Idéal pour sillonner le pays connu pour ses plages, ses volcans et sa biodiversité. Alors que 20 % de la population vit sous le seuil de la pauvreté, l'afflux de digital nomades dans ce pays centraméricain suscite aussi la critique, certains observateurs y voient une nouvelle forme de colonialisme.

NB : Les visas digital nomades délivrés en Europe présentent des avantages pour les citoyens non-européens. Hors crise sanitaire, la liberté de circuler et de séjourner constitue l'un des principes des 27 pays membres de l'Union Européenne, auxquels il faut ajouter l'Islande, le Liechtenstein, la Suisse et la Norvège, qui appartiennent à l'espace Schengen.

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