La pandémie a mis un coup d'arrêt à l'industrie du tourisme dans le monde entier. Certains pays tentent d'y remédier en attirant les digital nomades des quatre coins du globe. Visas spéciaux ou encore exonération d'impôts sur le revenu, tour d'horizon des initiatives visant à séduire les travailleurs internationaux (les plus aisés), alors que le home-office poursuit son essor. La planète pourrait compter un milliard de télétravailleurs d'ici 2035.
Le pays a été le premier état européen à lancer un visa spécialement pour les télétravailleurs étrangers. "Les nomades numériques et les travailleurs à distance sont depuis longtemps confrontés à l'ambiguïté lorsqu'ils travaillent pendant qu'ils voyagent, contournant souvent la loi, en exerçant tout en visitant un pays avec un visa touristique" selon le site du gouvernement estonien. C'est ainsi que depuis le 1er août 2020, le pays offre aux travailleurs indépendants la possibilité de vivre un an en Estonie et d'y travailler légalement. Pour être éligible à ce nouveau visa, il faut remplir plusieurs critères, notamment gagner plus de 3 500 euros par mois et travailler pour une organisation non-estonienne.
Notez que les visas visant à accueillir les digital nomades (qu'ils soient entrepreneurs, freelances ou encore salariés d'une entreprise étrangère en télétravail) ont également été mis en place en République Tchèque, Norvège, Allemagne, Islande, Portugal, Costa Rica, Mexique, Île Maurice, Îles Caïman, Dubaï ou encore sur l'Île de La Barbade.
Depuis le début de l'année, les croates proposent aux télétravailleurs non-européens et à leur famille un visa spécial digital nomades d'une durée maximale d'un an. Il est accessible aux travailleurs gagnant plus de 2 200 euros par mois et prévoit une exonération d'impôt sur le revenu. Les télétravailleurs ne sont pas autorisés à exercer pour une entreprise locale. Objectif, dynamiser le tourisme et ce notamment hors de la haute-saison estivale.
Le programme "Remotely from Georgia" permet aux télétravailleurs étrangers (issus de 95 pays) d'y séjourner six mois minimum. La formule est accessible aux personnes percevant un salaire d'au moins 1 670 euros mensuels. A mi-chemin entre l'Europe et l'Asie, cet état de 3,7 millions d'habitants où le coût de la vie est très bas peut représenter une opportunité pour les télétravailleurs étrangers en quête de pouvoir d'achat.
Bordé par la mer des Caraïbes et le Pacifique, le Costa Rica est l'eldorado des télétravailleurs. Le pays jouit d'une stabilité politique et d'une croissance économique depuis plusieurs années. Le climat tropical offre une météo clémente de décembre à avril. Accessible aux personnes étrangères percevant un revenu supérieur à 3 000 dollars par mois, le visa digital nomades peut durer jusqu'à deux ans. Le pays a pris différentes mesures visant à attirer les télétravailleurs étrangers qui jouissent d'une exonération de l'impôt sur le revenu. Le permis de conduire délivré dans le pays d'origine est aussi valide au Costa Rica. Idéal pour sillonner le pays connu pour ses plages, ses volcans et sa biodiversité. Alors que 20 % de la population vit sous le seuil de la pauvreté, l'afflux de digital nomades dans ce pays centraméricain suscite aussi la critique, certains observateurs y voient une nouvelle forme de colonialisme.
NB : Les visas digital nomades délivrés en Europe présentent des avantages pour les citoyens non-européens. Hors crise sanitaire, la liberté de circuler et de séjourner constitue l'un des principes des 27 pays membres de l'Union Européenne, auxquels il faut ajouter l'Islande, le Liechtenstein, la Suisse et la Norvège, qui appartiennent à l'espace Schengen.